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Le sentier des 4000 marches - PR17

Au départ de Valleraugue, partez à l’ascension du Mont Aigoual à travers ce PR gardois incontournable. Au rendez-vous : panoramas à couper le souffle, flore et nature d’exception et site météorologique à découvrir !

 

  • Départ de Valleraugue

Cette bourgade est blottie au pied du Mont Aigoual (situation géographique qui d'ailleurs lui aurait donné son nom : Val en occitan - val, vallée et Araurica en roman - ancien nom de l'Hérault qui coule à ses pieds) et est mentionnée dans des documents dès le XIIIème siècle.   

A cette époque, elle fait partie des possessions de la famille de Roquefeuil, originaire d'Anduze. Un vestige de cette période est le pont roman qui enjambe l’Hérault. La ville restera possession de différents seigneurs au cours des siècles avant d'être unifiée à la couronne en 1780, sous Louis XVI. Quelques années avant cette unification décédaient d'ailleurs une des personnalités nées dans cette commune : Laurent Angliviel de La Baumelle (1726 à Valleraugue-1773 à Paris). Cet enfant du pays effectue de brillantes études au collège de l'Enfance de Jésus à Alès (collège créée en 1741 dans le but de ramener au catholicisme les enfants huguenots, huguenot étant le nom donné aux protestants de France et de Navarre). Le jeune Laurent adhérera un temps au catholicisme... Avant de revenir à la foi de ses parents. Ce grand voyageur (Genève et Copenhague vont l'accueillir pendant plusieurs années) se destine à une belle carrière dans les Lettres et se liera même d'amitié avec les stars du domaine : Voltaire ou encore Montesquieu ! Il a laissé son empreinte à Valleraugue à travers le château familial que vous pourrez découvrir au départ de votre randonnée : le château des Angliviels.

Chaussez à présent vos meilleures chaussures de randonnée ! Nous entamons les petits 1 400 et quelques mètres de dénivelés qui nous séparent du sommet de l’Aigoual... Mais pas d’inquiétude, en route vous pourrez profiter de l’ombre rafraîchissante des pentes boisées de l’Aigoual, qui ont malheureusement failli se retrouver tout à fait dépouillées ! Plus d’explications au prochain épisode...

 

  • Le reboisement de l’Aigoual : une épopée gardoise

16 000 hectares... c'est la surface qui a été reboisée dès 1861 sur le massif de l'Aigoual. Mais pourquoi et comment en est-on arrivé là ?

On sait que dès le Moyen-Âge, la forêt du massif est très exploitée. Au cours du XVIIIème siècle, elle alimente les verreries, fonderies ou forges présentes aux alentours, sans parler du bois de chauffage. Mais parallèlement à cette activité, l'agrandissement conséquent de la taille des troupeaux d'ovins nécessite l'utilisation de pâturages plus vastes et plus nombreuses et mène donc à un déboisement massif et progressif de la zone. À tel point que la situation devient critique au XIXème siècle. Les conséquences de ce déboisement sont multiples : l'érosion lors des épisodes pluvieux est, faute de barrières naturelles telles que les arbres, plus importante et occasionne de nombreux dégâts ensuite dans les plaines. Faute de matières premières, les industries présentes sur le territoire sont en difficultés et de nombreuses essences typiques du massif sont peu à peu réduites à un petit effectif. La prise de conscience se fait alors en 1850. On mandate des forestiers afin de pallier à la situation. L'histoire retient un nom en particulier : Georges Fabre, conservateur des Eaux et Forêts. C'est un des premiers maîtres d’œuvre du reboisement du massif et il va, à partir de 1875, superviser les plantations. Après obtention des financements nécessaires, il va répartir dix arboretum (espaces botaniques rassemblant des espèces d'arbres) en différents lieux sur le massif afin de voir quelles espèces s'adaptent à quelles sortes de sols, d'altitudes etc. Il est épaulé dans sa tâche par l'éminent botaniste héraultais Charles Flahault. Ils parviennent au terme de longues années d'effort à reboiser les pentes de l'Aigoual, non sans quelques tentatives infructueuses. À ce jour, on peut encore observer le fruit de leurs travaux par exemple à l'arboretum de la Foux, sur le versant atlantique du Mont ou encore celui de l'Hort-Dieu, sur la face sud-est de l'Aigoual.

Vous pouvez ainsi profiter de la fraîcheur et du calme de ces forêts où ont été introduits des épicéas, mélèzes, pins laricio ou encore des espèces moins communes comme le séquoia géant ou le sapin de Numidie.

Continuons à gravir pendant encore quelques temps les pentes du mont et on se retrouve au sommet pour une pause bien méritée !

 

  • Le Mont Aigoual : un site et un panorama d’exception

Le nom de Aigoual vient du terme aiga- eau dérivé du latin et de l'occitan. Cela se comprend en effet lorsque l'on sait que le plateau sommital de l'Aigoual est traversé par la ligne de partage des eaux entre l'Océan Atlantique et la mer Méditerranée et que de nombreuses sources prennent naissance au cœur du massif. Ce sommet est également une frontière naturelle entre Gard et Lozère. De là-haut, la vue est immanquable : par temps clair, l’œil porte vers les Alpes, les Pyrénées, le Sancy. Pour vous repérer, la table d'orientation située sur la tour de l'observatoire sera votre meilleure alliée.

Nous allons parler d'ailleurs plus en détails de cet observatoire.

 

  • L’observatoire du Mont Aigoual : au service de la météo

Il peut être déroutant de voir cette "forteresse" en un lieu aussi sauvage.

La situation géographique du Mont Aigoual est, comme nous l'avons vu précédemment, intéressante. C'est un carrefour entre différents départements, le berceau de plusieurs cours d'eau : la Jonte, l'Hérault. Mais cela peut aussi être la cause de quelques petits désagréments météorologiques...

La "forteresse"/station météorologique a été bâtie entre 1887 et 1894. Les premiers relevés sont effectués en décembre 1894. Et en 126 ans d'existence, de nombreux relevés exceptionnels ont été réalisés. Quelques exploits : température la plus basse relevée à ce jour : -28°C. Rafale maximale relevée à ce jour : 360km/h. Nombre de jours avec brouillard : 241 par an... Et ne parlons pas des cumuls de pluie lors des fameux épisodes cévenols ! C'est grâce aux météorologues qui, jusqu'à récemment, résidaient à l'année à l'observatoire que ces données nous sont parvenues. Pour en savoir plus sur les phénomènes météorologiques de façon générale, vous pouvez visiter l'espace exposition au sein de l'observatoire.

Mais l'Aigoual, ce n'est pas seulement une météo capricieuse et un panorama à couper le souffle, ce sont aussi de multiples activités qui ont pris place sur ce géant de granit... Un indice pour l’une d’entre elles ? Fiez-vous aux cloches...

 

  • L’agropastoralisme sur le territoire des Causses et Cévennes

Lors de votre excursion au sommet et votre descente vers Aire de Côte, un son de cloches parviendra peut-être jusqu'à vos oreilles... C’est normal, l'Aigoual est un des hauts lieux de l'agropastoralisme ! Ici, il n'est pas rare de rencontrer des troupeaux de brebis et de bovins…

Le patrimoine agropastoral en lien avec les ovins atteint son apogée dans le Languedoc au milieu du XIXème siècle. On recense effectivement à ce moment-là 500 000 moutons transhumants depuis les plaines jusqu'aux sommets cévenols. Après un déclin après le milieu du XIXème siècle, l'activité pastorale n'en est pas moins toujours conservée de nos jours, avec quasiment 20 000 moutons pour environ une centaine d'éleveurs qui entretiennent les milieux ouverts situés sur le massif et perpétuent la tradition de la transhumance (d'ailleurs si vous êtes dans les parages, ne loupez pas la fête de la transhumance qui se tient chaque année à l'Espérou au mois de juin).

Les races de brebis présentes sur le territoire des Causses et Cévennes sont très variées : il y a par exemple la Raïole, race typique des Cévennes et en quasi extinction dans les années 60 ; la Caussenarde des garrigues, ou encore la fameuse Lacaune, connue pour son exploitation au sein de la filière Roquefort... La tradition pastorale est visible non seulement l'été lors du passage des troupeaux mais également grâce au petit patrimoine vernaculaire, notamment les drailles, ces chemins de transhumance empruntés depuis des temps immémoriaux par les bergers. Grâce aux actions menées par des associations, en lien notamment avec le Parc National des Cévennes, ces pistes pierreuses peuvent être à nouveau empruntées par les randonneurs et les troupeaux. Sans compter tout le patrimoine bâti ; fermes, citernes et lavognes pour la collecte de l'eau etc. Ce patrimoine a reçu une reconnaissance de taille : depuis 2011, les Causses et Cévennes, paysages de l'agropastoralisme méditerranéen sont inscrits au Patrimoine mondial de l'UNESCO.

 

Mais l'Aigoual sert aussi de terrain de jeux pour tous les amateurs d'activités de plein-air. Pour vous amis randonneurs, mais aussi pour les amoureux des sports d'hiver qui trouvent leur bonheur à la station de Prat-Peyrot, aux cyclistes amateurs ou professionnels... Bref, nombreux sont les moyens de (re)découvrir ce site d’exception !

C’est ici que nous achevons cette découverte du PR des 4000 marches. Rendez-vous très prochainement pour une nouvelle ballade gardoise !

 

Descriptif réalisé par Marie, bénévole

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