Le village de Saint-Bonnet-du-Gard est le point de départ de notre sentier.
Des premières traces d’occupation humaines ont été retrouvées sur un oppidum proche de Saint-Bonnet.
Au VIIème siècle, Saint Bonnet installe un monastère dans le village auquel il donnera son nom.
Trois siècles après, les lieux sont donnés à l’Abbaye de Psalmodi (abbaye dont les ruines sont situées à Saint-Laurent d’Aigouze dans le Gard, extrêmement influente au Moyen-Age). Le monastère de Saint Bonnet prend alors une importance considérable grâce à sa situation géographique : il est situé sur la route du sel, à proximité relative des salins de Camargue.
Un joli patrimoine est à découvrir à Saint Bonnet : l’église de Saint-Bonnet par exemple est un bel ensemble fortifié datant du XIIème siècle.
Profitez également des ruelles médiévales du village et jetez un coup d’œil à l’ancien lavoir, à la capitelle située près de la Mairie ainsi qu’à la tour de l’horloge, surmontée d’un campanile.
Aprés avoir déambulé dans le village, nous prenons la direction du Pont du Gard, niché dans les vallons de garrigues entourant Saint-Bonnet..
Avant de nous plonger dans l’histoire de la folle aventure de la construction du Pont du Gard, il faut d’abord nous intéresser aux origines préhistoriques du site.
De nombreuses grottes situées autour de l’aqueduc ont bénéficié de fouilles archéologiques permettant de révéler une présence humaine bien antérieure à l’époque romaine.
Elles sont au nombre de quatre.
La grotte de la Balauzière est l’une d’entre elles. Occupée jusqu’au Néolithique, elle a révélé des fossiles et des outils en silex. Elle est également occupée au Moyen-Age, un ermitage y est construit, aujourd’hui en ruine. Le site est inscrit aux Monuments Historiques.
Vient ensuite la grotte de la Sartanette, dans laquelle ont été retrouvés des ossements de diverses espèces : loups, cervidés, bovins. Cette vaste cavité était donc également occupée au Néolithique.
Une des grottes dont vous pourrez vous rapprocher le plus facilement est la grotte de la Salpêtrière qui se situe toute proche (à 200 m en aval) de l’aqueduc. Classée au Monuments Historiques depuis 2011, cette cavité est considérée comme un des sites majeurs de la Préhistoire en France. Composée d’habitats répartis sur six mètres de niveaux, elle a été occupée par des tribus de chasseurs-cueilleurs. De nombreux artefacts y ont été mis à jour ainsi qu’une des premières gravures animalières sur os découverte en France.
Pour compléter cet ensemble, la quatrième et dernière grotte est celle du Taï. Elle fait encore l’objet de recherches et fouilles. Certaines de ces recherches ont déjà permis de découvrir que la grotte a été occupée à différentes époques
Nous allons désormais poursuivre notre découverte de la très riche histoire du site, en nous focalisant prochainement sur l’aqueduc…
Que l’on découvre ou que l’on redécouvre le site du Pont du Gard, il est inévitable d’être impressionné par cet ouvrage.
Le pont-aqueduc du Pont du Gard est le pont-aqueduc romain le plus haut du monde : il mesure en effet 49 mètres de hauteur !
Il est également unique car composé de trois niveaux d’arches superposées : de nos jours, c’est l’unique ouvrage de ce genre qui soit encore debout. Mais remontons l’Histoire et parlons de sa construction.
Au Ier siècle, la ville de Nemausus (Nîmes) connaît un essor fulgurant. A l’instar de la ville de Rome, elle décide de se doter d’un aqueduc afin d’avoir une alimentation en eau suffisante et continue (la ville compte alors 20 000 habitants). Ce projet va mobiliser près d’un millier d’hommes sur une période de cinq ans seulement !
Il est décidé de s’approvisionner en eau depuis la source de l’Eure, située à Uzès. Vous pouvez toujours voir là-bas les fondations de l’aqueduc. L’aqueduc serpente ensuite à travers la garrigue et les vallées, acheminant l’eau par gravité (la pente de l’ouvrage est d’environ 25 cm par km) sur une distance de 50 km jusqu’à Nîmes. L’ensemble est construit sans mortier, ce qui en soit, est déjà une prouesse car certains blocs de pierres (prélevés dans les carrières à proximité directe du site) pèsent plusieurs tonnes.
Grâce à cet ouvrage, de 30 000 à 40 000m³ d’eau/jour alimentait la ville de Nîmes ! Ainsi, Nemausus a pu bénéficier d’aménagements prestigieux : fontaines, thermes, eau courante (pour les plus riches habitants), salubrité des rues de la cité etc.
Outre la difficulté de mener à bien une telle construction, c’est aussi la longévité de l’aqueduc qui est remarquable. Bien qu’il ait subi de multiples dommages au cours du temps, il n’en est pas moins resté debout, a résisté aux innombrables crues dévastatrices du Gardon qui s’écoule à ses pieds et a pu bénéficier à maintes reprises de travaux de préservation.
C’est désormais un site de renom dont on apprécie la (re)découverte. Pour plus d’informations concernant les visites et autres activités possibles sur les lieux c’est par ici : https://www.pontdugard.fr/fr
Nous vous laissons bien profiter du site du Pont du Gard avant de partir pour notre dernière étape : le village de Vers-Pont-du-Gard…
L’emplacement du village de Vers-Pont-du-Gard est surprenant : il se trouve en effet en plein cœur
de la garrigue et pourtant, il abrite un véritable écrin de verdure (nombreux vergers et vignes s’y trouvent).
L’histoire de Vers est étroitement liée à celle du Pont.
On sait que les environs de Vers sont occupés depuis la Préhistoire (comme nous avons pu le voir avec la présence des nombreuses grottes alentours dans notre premier épisode). Des fouilles récentes menées au Mas des chèvres à Vers ont permis de mettre à jour des restes de systèmes de stockage, montrant ainsi des pratiques agricoles poussées. On sait aussi que les Gorges du Gardon constituent un centre important de la présence du groupe dit de Fontbouisse (culture archéologique Néolithique qui s’est développée dans le Languedoc, en particulier l’Hérault, le Gard et l’Ardèche, réputée notamment pour son travail de céramique).
Durant l’Antiquité et plus particulièrement lors du lancement des travaux de construction du pont-aqueduc, de nombreuses carrières vont voir le jour autour du village, afin de collecter la pierre calcaire de Vers. D’autres aménagements contemporains de l’époque romaine sont encore visibles : routes et autres vestiges appartenant à l’aqueduc.
Ce n’est qu’au Moyen-Âge que le village de Vers commence à se développer. Au VIIème siècle, un château est bâti à Vers. Au XIème siècle, quelques maisons de paysans, une église et un monastère sont présents.
A partir du XVIème siècle et jusqu’au XVIIIème siècle, le village de Vers devientrelativement prospère. On y cultive des amandiers, des oliviers, des vignes. Ce sont aussi les débuts de la sériciculture (élevage des vers à soie) et la quasi-totalité des familles versoises possèdent un métier à tisser.
Un déclin intervient malheureusement dans les années suivants la Révolution. Les châteaux de la région sont pillés, sans compter de nombreuses intempéries qui vont ravager les cultures et plonger les bourgs dans la détresse financière. Il faudra attendre la fin de la Seconde guerre mondiale avant que Vers ne retrouve son calme.
Désormais, les visiteurs de passage à Vers peuvent découvrir son riche patrimoine : lavoirs, carrières de pierres, châteaux ou encore tours sont à observer lors de votre ballade…
C’est au village de Vers que nous concluons ce numéro consacré au PR du Pont-du-Gard. En espérant que cette découverte vous a plu et vous donnant rendez-vous pour une autre escapade gardoise prochainement .
Descriptif réalisé par Marie, bénévole