Au départ de la commune de Comps, cette randonnée vous offrira de beaux points de vue sur le Rhône et le Gardon. Vous aurez également la possibilité de visiter les vestiges de l'Abbaye de Saint-Roman ou encore d'observer quelques-unes des espèces d'oiseaux qui peuplent nos garrigues…
Commençons cette balade à Comps, village à la confluence de deux cours d'eau.
Ce village, dont les premières traces remontent à 2 600 ans, s'est adapté aux caprices de ses envahissants voisins que sont le Rhône et le Gardon. Le Gardon prend sa source dans les Cévennes et est un affluent du Rhône. Long de quelques 120 kms, il est relativement paisible... Mais gare aux gardonnades, ces crues principalement automnales qui le font gonfler de façon conséquente. Lors de la crue exceptionnelle de septembre 2002, son débit a été estimé entre 5000 et 7000m3/s ! Le Rhône quant à lui n'est pas en reste. Il prend sa source dans le glacier du Rhône en Suisse et s'écoule ainsi sur 812 km entre Suisse et France. Son débit conséquent est maîtrisé grâce à de nombreux aménagements situés sur son cours.
Les bourgs de Vallabrègues et Comps formaient au départ une seule et même commune. Mais au gré des changements de lit du Rhône, Vallabrègues se retrouve désormais face à Comps, sur la rive gauche du fleuve... Le patrimoine du village est forcément en lien étroit avec l'eau puisque si vous vous baladez dans la rue Saint Nicolas, vous pourrez voir une statue du saint du même nom qui est le saint patron des bateliers.
Nous allons désormais grimper en direction de l'abbaye Saint-Roman... N'hésitez pas à lever la tête en cours de route car vous pourrez peut-être observer de jolis volatiles habitués des lieux...
Si vous observez un oiseau dont le vol est stationnaire, à l'apparence blanche, aux extrémités et têtes brunes, il y a de fortes chances pour que ce soit un circaète Jean-le-Blanc.
Ce rapace est classé comme espèce protégée et est familière du pourtour méditerranéen. Il niche sur les arbres et préfère chasser dans les zones ouvertes telles que les garrigues, landes ou encore friches agricoles. Ses mets favoris ? Les reptiles, nombreux sur ce type de terrain. Ce qui peut être paradoxal, car il n'est pas immunisé contre le venin de certains de ses casse-croûtes ! Mais il possède une technique de chasse bien rodée et une vitesse redoutable lorsqu'il fond sur ses proies. Arrivé sur nos terres de mi-mars à mi-avril, il repart vers mi-août et mi-octobre lors de la migration.
Par contre, si vous avez la chance d'apercevoir une petite boule de plumes dans les tons gris/bruns posée dans les arbres ou dans les touffes de salicornes qui bordent le Rhône, il s'agit de notre très discrète Fauvette pitchou ! Ce nom affectueux lui vient bien évidemment de nos langues du Midi de la France où « pitchon » signifie petit. Notre pitchou se nourrit de petits insectes ou d'araignées. Ce passereau est surveillé en France et en Europe car il subit malheureusement des dégradations sur ses habitats de prédilections.
Poursuivons maintenant notre itinéraire jusqu'à l'abbaye Saint-Roman, sentinelle calcaire dominant le Rhône....
L’abbaye de Saint-Roman est un site protégé au titre des Monuments Historiques depuis 1990.
Avant l'arrivée des premiers ermites à l'origine de la fondation de l'abbaye, le site est occupé dès la préhistoire par des chasseurs. Le plus gros des aménagements que l'on découvre de nos jours prend forme à la fin du Vème siècle. Lorsque l’on visite le site, on est interpellé par l'architecture qui épouse voire se fond dans la roche.
Les ermites arrivés sur les lieux s'inscrivaient dans les premières formes du monachisme chrétien, sous lequel on voit apparaître en Orient des hommes de foi s'isolant dans le désert et bientôt suivis par de nombreux disciples... La chapelle, les cellules, citernes ou autres silos sont autant de vestiges de la vie monastique qui s'est développée à Saint-Roman. Mais le plus impressionnant reste sans doute la nécropole de l'abbaye, où une centaine de tombes creusées dans la roche sont visibles, aujourd’hui à ciel ouvert. L'abbaye dépendait de la puissante abbaye gardoise de Psalmody, située en Camargue et qui a bénéficié au Moyen-Age de biens fonciers et de privilèges considérables. Prochainement, le travail fourni sur plusieurs mois par des archéologues qui ont investi le site depuis quelques temps, devrait permettre d'en savoir encore un peu plus sur le passé de ce lieu d'exception. Plus d’infos concernant le site sur : https://abbaye-saint-roman.com/.
Après avoir encore un peu profité de ce site unique, nous entamons le retour vers notre point de départ et cheminons à travers le massif de l’Aiguille…
Le pic de l’Aiguille (156 m d'altitude) fait face au Rocher de triple levée que vous avez croisé lors de votre montée vers l'Abbaye. Une table d'orientation avec panorama sur 360° vous permet par beau temps de vous repérer et de profiter de la vue sur le massif des Alpilles, le Mont Ventoux, les Cévennes ou encore la ville voisine de Beaucaire.
Le massif de l'Aiguille est le dernier relief bordé par le Rhône avant qu'il ne s'élargisse en delta.
Sa végétation est très variée : elle se compose d'essence typiques de la région tels que le chêne kermès, certaines espèces d’orchidées ou de cistes. Il est aussi peuplé de boucs sauvages qui vous rendront peut-être visite lors de votre venue !
Mais l’Aiguille renferme aussi des traces de vies érémitiques tout comme l’abbaye de Saint-Roman voisine, dont le site de l’Aiguille est devenu une annexe par la suite. De nombreuses « grottes » aménagées par les ermites dans le calcaire y sont encore visibles.
C’est déjà l’heure du retour sur Comps, nous espérons vous avoir conquis avec cette découverte et nous vous donnons rendez-vous très vite, à la rencontre d’un nouveau PR !
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Descriptif réalisé par Marie, bénévole